• Terres Maures

     

    Roche noire et sauvage, expressive et brûlante,

    Où fleurissent lavande, arbousier, romarin ;

    Fidèle chêne vert, à l’écorce intrigante,

    que je ceins de mes bras pour un ultime écrin.

     

    Je dame, de mes pieds, la poussière des Maures,

    Baladin nonchalant ou marcheur repentant.

    Deviendrais-je immortel, formé par les Centaures,

    Pour flâner jour et nuit, errer le cœur battant ?

     

    Quand le soleil s’endort sur la mer apaisée,

    Que la brise du soir, vers tes fronts rougeoyants,

    Apporte la fraîcheur sur ta peau méprisée,

    Je regarde ton corps de mes yeux larmoyants.

     

    Ce soir, je conterai ses heures radieuses

    A qui voudra entendre un prêcheur émouvant.

    Je plaiderai ta cause, ô, terre merveilleuse

    Par des mots ennoblis, mis au monde en rêvant.

     

    Demain je reviendrai prouver mon innocence,

    Demander mon pardon, me nourrir à ton sein.

    Je parlerai d’amour sans aucune insolence.

    Je te promets la paix pour unique dessein.

     

    Et je m’enivrerai des senteurs de pinède,

    Ma chair contre ta chair, sur le schiste tranchant.

    Je crierai ton vrai nom, inaudible remède,

    à l’heure où le mortel se contente d’un chant.

     

    Philippe Brocard

     


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  • Cours ! Cours ! Innocente jeunesse !

    Ne reste pas dans ton sommeil,

    Entre tes mains, prends le soleil,

    Et coiffe ses rayons, princesse  !

     

    Cours sur cette terre nouvelle

    Et cherche la joie et l’amour !

    Chante et danse durant le jour

    Comme fait la jeune hirondelle !

     

    Saute dans l’herbe et dans les feuilles,

    Ferme tes yeux et sens les fleurs !

    Bras ouverts, serre le bonheur

    Car à tous moments, il t’accueille !

     

    Et le soir, quand la nuit se voile,

    Monte sur ton tapis volant,

    Vole au coté de Peter-Pan !

    Tu seras notre unique étoile.


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  •  

    Désir, mot surprenant... Mais à réfléchir, qu’est-ce ?

     

    Une fleur qui éclôt pour ne jamais mourir,

     

    Est-ce passer la nuit à scruter ton étoile,

     

    Attendre la chaleur d’un soleil révolu,

     

    Est-ce un matin de pluie ensorcelant ton corps,

     

    Un doux cœur qui s’emballe en croisant une femme,

     

    Est-ce une nudité qui attend la caresse,

     

    Des yeux cherchant le soir un lendemain sans fin,

     

    Est-ce un vent qui nous porte au-delà de nos rêves,

     

    Chanter comme un oiseau pour recevoir des ailes,

     

    Est-ce vouloir sans peur un futur tourmenté,

     

    Courir à perdre haleine et mériter victoire,

     

    Est-ce la souffrance qui jamais n’aboutit,

     

    Partager nourriture en temps de pauvreté,

     

    Est-ce explorer sans cesse et ne rien découvrir,

     

    Exulter de bien-être en récoltant la joie,

     

    Est-ce vivre et haïr notre dernier repos,

     

    Aiguiser l’appétit d’ un bonheur permanent,

     

    Est-ce un manque d’amour que rien ne peut combler,

     

    Un éternel espoir face à l’inquiétude,

     

    Est-ce désirer fuir et ne pas revenir,

     

    Essayer de comprendre en domptant l’ignorance 

     

    Est-ce juste une source éternelle et féconde ?

     

     

    Et pour le poète …

     

    Est-il dans cette plume ô combien créatrice,

     

    Dans la quête du mot qui finit chaque page,

     

    Est-il sur cette feuille où naissent ses enfants,

     

    La recherche d’un vers pour un alexandrin ?

     

    Est-ce une poésie à lire à haute voix… ?

     


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